Les grandes périodes de plasticité cérébrale, comme la maternité (ou l’adolescence), sont aussi des périodes de fragilité mentale accrue.
Les chiffres sont édifiants :
- Après une grossesse, le risque de développer une pathologie psychiatrique est multiplié par 16, même sans antécédent.
- La dépression post-partum touche plus de 20 % des femmes, soit environ 100 000 femmes chaque année en France.
➤ Seules 25 % d’entre elles accèdent à des soins. - Les pères ne sont pas épargnés : 8 à 10 % d’entre eux seraient également concernés.
- Et contrairement à une idée reçue, le post-partum ne dure pas 3 mois, mais peut s’étendre sur plus de 2 ans.
Et le burn-out parental ?
Il touche entre 5 et 6 % des parents en France, toutes catégories sociales confondues. Une charge mentale chronique, une fatigue extrême, une perte de plaisir dans le rôle de parent… autant de signes qui doivent être entendus et pris au sérieux.
Dirigée par le chercheur Uri Alon et publiée dans Science Advances, une grande étude a été menée sur des données médicales de plus de 300 000 femmes en Israël.
« Les scientifiques ont suivi l’évolution de 76 marqueurs biologiques sur une période allant de 22 semaines avant la conception jusqu’à 80 semaines après. »
Et attention, non le post-partum ne dure pas 10 semaines. CF – la durée du congés maternité post accouchement en France (en avril 2025).
« Si 47 % des marqueurs biologiques retrouvent leur niveau initial dans le premier mois après l’accouchement, et 12 % dans les deux premières semaines, 41 % nécessitent au moins dix semaines pour revenir à la normale. Certains indicateurs mettent jusqu’à un an pour se stabiliser, tandis que d’autres ne reviennent jamais à leur état pré-grossesse. »
Et après 80 semaines, soit environ 18 mois, les marqueurs de l’inflammation et de l’anémie ne sont toujours pas « normaux ».
Sources : Santé public France et nouveau article sur parents